Depuis plus d’un an, le jeune
Moniroath savait qu’il souffrait d’un cancer. Son père Phalla, enseignant
dans un collège et prédicateur laïque chargé d’une paroisse villageoise,
faisait tout son possible pour lui faire administrer les traitementsappropriés,
ce qui lui demandait de fréquents et coûteux déplacements, avec son fils
malade, vers un hôpital situé au Vietnam. L’Église Méthodiste, y compris
Connexio, leur a apporté leur soutien, par la prière et par l’aide
financière, mais, hélas, la maladie a progressé inexorablement. Moniroath dut
supporter, avec courage, l’amputation de sa jambe droite, puis le cancer
atteignit peu à peu d’autres parties de son corps. |
Utilisant le temps au mieux,
Moniroath s’efforçait, durant son séjour hospitalier qui se prolongeait,
d’apprendre la langue vietnamienne, pour pouvoir communiquer avec ses voisins
et leur parler de sa foi en Jésus Christ. Beaucoup de ceux qui l’entendaient
furent impressionnés par son témoignage rayonnant et confiant, malgré l’aggravation
visible de son état de santé. |
Début juillet, nous avons
reçu, de la part de la pasteure Jessica Tiong, surintendante du district de
Kampong Thom, le message suivant qui nous a à la fois attristés et encouragés
: |
« Merci pour votre amour pour
la famille de Peou Phalla. |
Moniroath est décédé le 5
juillet, mais son décès était accompagné d’un grand témoignage pour les gens
de son entourage. |
Nous avions cru perdre
Moniroath déjà le 1er et le 2 juillet, mais il finit par reprendre
conscience. Dans la nuit du 4 juillet il a beaucoup souffert ; il était
momentanément inconscient, mais lorsqu’il reprit connaissance, il dit à ceux
qui l’entouraient qu’il avait été au ciel et qu’il y avait joué, dans l’eau,
avec les poissons qui y nageaient. Il disait qu’il était tellement heureux et
qu’il voyait Jésus au ciel. |
Prenant congé de son père et
de sa mère, il leur dit : « Je ne peux plus, par mes propres forces, retarder
mon départ ; je vais vous quitter, mais pas pour toujours, car nous nous
reverrons à nouveau dans le futur ». Quant à ses voisins et aux autres
membres de sa famille, il les pria de ne pas pleurer. |
Tous étaient étonnés et
bouleversés par ce témoignage dont le père, Phalla, dit qu’il est d’une
grande consolation pour lui, car il est certain, maintenant, que Moniroath
est réellement sauvé… » |
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Daniel Husser |
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Tiré de : En route,
Bulletin d'information francophone de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM),
N°23 SEPTEMBRE 2006 |